BIROS

Sentein, vers 1910.

CP Labouche, coll GEODE. Vue estivale vers la soulane. (Point de vue en voie de disparition)

16 août 1995

Sentein, vers 1910.

CP S. I. de Castillon, AD 09. Vue hivernale. (Point de vue légèrement décalé vers l'est).

13 février 1995

Sentein, vers 1910.

CP Ferré. Coll. GEODE

août 1983

(point de vue décalé vers l'est, en raison des arbres)

17 août 1995 (point de vue en voie de disparition, dans une friche)

Cet ensemble de vues sur le village et la soulane de Sentein et Antras décline le même phénomène d'enfrichement du bocage : l'ancien paysage agro-pastoral du Biros a laissé la place à un paysage forestier. On peut voir sur les clichés que la dynamique s'est pas ralentie au cours des dix dernières années, au contraire. A noter : les dégâts provoqués par un incendie passé en 1990 dans la hêtraie de la soulane, en arrière-plan. La dégradation des forêts par le feu est une tendance actuelle de l'évolution des paysages de soulane dans les Pyrénées ; elle est parallèle à l'enfrichement, qui en est une cause : la croissance de la biomasse entraîne une violence de plus en plus grande des feux incontrôlés.

Antras, vers 1920.

Coll. Chevillot, AD 31. (vue prise du col de Marguerite)

6 octobre 1995

Le village d'Antras faisait partie des communautés ariégeoises (spécialement nombreuses en Castillonnais) qui imposaient un assolement réglé. Les deux soles collectives de culture (les sadous) sont bien visibles sur le cliché de 1920 : à gauche, la masse compacte du blé, à droite la marqueterie des cultures de printemps. Entre les deux se trouve un terroir de prairies bocagères, de teinte gris sombre. Ce système a duré jusque dans les années 1950 à Antras, qui fut un des derniers villages à le pratiquer en Ariège. L'évolution récente du paysage et l'enfrichement du bocage n'ont pas fait totalement disparaître les héritages culturaux : les prairies de fauche actuelles, visibles en vert clair, se trouvent sur les anciens terroirs de culture. Les prairies sont devenues aujourd'hui des pacages non fauchés, de teinte jaunâtre à l'automne. On peut noter que la revégétalisation touche également les parois calcaires et les éboulis, qui étaient autrefois intensément pâturés par les ovins, surtout en hiver.

Antras, les granges du col de Nédé, vers 1930.

Cl. D. Faucher, coll. GEODE.

août 1983

24 juin 1994

Les granges du col de Nédé sont toutes tombées en ruine dans les années 1950-60, et les prairies sont désormais utilisées comme estive par des bovins. Deux autres évolutions peuvent être discernées dans le détail : les landes situées en contrebas de la hêtraie se sont densifiées (invasion du génévrier et du bouleau, mais ont été en partie défrichées pour permettre une plantation à partir de 1990. Par ailleurs, la pression pastorale a augmenté entre 1983 et 1994, l'herbe est plus rase, mais cependant piquetée par des églantiers nouveaux venus.

Cet ensemble d'évolutions fait de ce site un point d'observation intéressant au niveau des dynamiques du paysage pastoral.

Usine de Lascoux, vers 1900.

CP , coll GEODE

24 juin 1994

le Bocard (hameau de Eylie), 1903-04.

CP Labouche, AD 09.

24 juin 1994

Le Bocard (hameau de Eylie), vers 1910.

CP Labouche, coll. GEODE

août 1983

24 juin 1994

La vallée du Biros connut une activité minière très importante, depuis le second Empire jusqu'aux années 1940, à partir des mines de Bentaillou, du Mailh de Bulard et de Montoulieu. Toute trace de l'usine de Lascoux a aujourd'hui disparu (elle servait à traiter le minerai qui venait d'Espagne par câbles et par un chemin de fer Decauville à flanc de la vallée d'Orle). Par contre, les vestiges de l'exploitation de Bentaillou sont encore importants dans le paysage de la haute vallée : mines dans la montagne, usine du Bocard à Eylie. Ils constituent un paysage industriel emblématique du Biros, dont il est envisagé une valorisation. Les clichés 69 et 70 montrent deux phases successives de l'aménagement de l'usine, avec, sur la 69, la construction de la station d'arrivée du mono-câble en 1904.

Deux dynamiques de dégradation peuvent être observées entre 1983 et 1994 : la poursuite de l'enfrichement entre 1983 et 1994 sur la soulane du hameau de Eylie ; la ruine progressive de divers bâtiments du Bocard tous les éléments du patrimoine paysager sont actuellement en vis de disparition.

Eylie, vu de Riusec, août 1983
26 septembre 1995
l'ombrée d'Estouéou, août 1983
17 août 1995
col de Roux, août 1983

17 août 1995

Le paysage de prairies bocagère du haut Biros apparaît encore aujourd'hui comme remarquablement conservé autour de certains hameaux. Pourtant, l'évolution des dix dernières années est nette : la plupart des éleveurs ont pris leur retraite durant cette période, et il ne reste plus que trois exploitations en activité en haute vallée. L'enfrichement gagne petit à petit de nouveaux secteurs dans toutes les zones marginales et difficiles d'accès, et le bocage tend à se densifier faute de taille régulière.

hameau de Laspé, août 1983
7 juillet 1995
26 septembre 1995
de Riusec vers Roux, août 1983
24 juin 1994

13 février 1995

Des actions sont actuellement en cours, sous forme de contrat de gestion de l'espace, pour que l'exploitation actuelle des terroirs de la haute vallée soit accompagnée d'opérations d'entretien du bocage. Le site de la haute vallée en général, et en particulier de Laspé, dont le paysage est assez remarquable, représente un point intéressant de suivi de l'impact paysager des mesures agri-environnementales.

Vallée de l'Isard, en amont de la chapelle, au niveau de la tourbière (1400 m d'altitude). vers 1910.

CP Labouche, coll. GEODE.

le même site en 1952.

Cl. Chabrol, Coll. RTM. Point de vue légèrement plus en amont que le précédent.

le site en août 1987.

Point de vue décalé en amont du précédent, en raison des arbres. La forêt de sapins de l'Isard avait été partiellement reboisée en épicéa à la fin du siècle dernier. L'arbre, qui n'est pas autochtone dans les Pyrénées, s'est bien adapté aux conditions locacles et a commencé à coloniser les pâturages autour de la maison forestière après les années 1950. Une réserve biologique domaniale a été créée en 1983, et le déboisement de la tourbière est projeté, pour empêcher sa colonisation complète par l'épicéa. A l'exception des situations de clairière et de lisière forestière, comme à la tourbière de l'Isard, les pâturages d'estive du Biros ne connaissent pas d'évolution vers un reboisement. Le manque d'espèces héliophiles, comme le pin ou le bouleau, empêche toute colonisation spectaculaire.

Chapelle de l'Isard. Vers 1910.

CP Labouche, coll GEODE.

août 1987

La chapelle, lieu d'un pélerinage local ancien, est encore un site très fréquenté.

A noter : à l'arrière plan, sur le pic, des traces d'impact d'incendies sur la lisière de la sapinière.

Vallée du Ribérot, cabane du Pla de la Lau, 1953.

Cl. Chabrol, coll. RTM

août 1986

Dans ce fond de vallée humide, vers 900-1000 m, la fréquentation pastorale actuelle n'est pas capable d'empêcher la colonisation par le noisetier, qui gagne les versants et prépare le retour du hêtre ou du sapin.