SOULANE DU TABE

Le pont de Perles, vers 1900.

Ed. Hotel du Castelet, coll. GEODE

en septembre 1988

le 18 août 1994

L'ancien bocage d'émonde à frêne, qui désormais colonise les friches et masque le paysage, continue sa croissance.

Vèbre, vu de au-dessus de la Remise. vers 1950.

CP Théojac, coll. GEODE

5 mars 1996

On note, comme partout sur les "quiés", la disparition des dernières cultures et la revégétalisation des éboulis.

Luzenac, vu depuis Garanou, vers 1900.

Coll. Société de Géog. de Toulouse

9 avril 1996

(point de vue originel au milieu des maisons à gauche)

Luzenac, vue des usines de Talc, vers 1920.

juillet 1985

Sur le cliché, l'usine de talc, que l'on devine dans les bâtiments blancs sur la droite, n'a pas encore commencé son extension en bordure d'Ariège. Pourtant, dès le début du XX° siècle, elle produisait les 2/5 de la production mondiale! (26 000 t.). Le val d'Ariège doit sa prospérité à cette unique usine en bonne santé, qui est encore aujourd'hui un des principaux producteurs mondiaux. Tout autour de Luzenac, l'influence de l'usine est visible dans le paysage des villages, qui connaissent une expansion soutenue.

le val d'Ariège et Luzenac, vus de la route des corniches, vers 1885.

Col. Ecole des Ponts et Chaussées.

juillet 1985

septembre 1986

Le premier cliché a été pris au moment de la construction de la voie de chemin de fer, qui fut ouverte en 1888 et permis l'envol des activités des Talcs de Luzenac. Les bâtiments visibles sur le cliché n'existent pas encore et le paysage est intégralement rural. Le paysage de la soulane a visuellement peu évolué en un siècle, l'abandon des cultures ne s'étant pas accompagné d'un enfrichement sur ce versant sec et propice aux brûlages. Par contre, sur les ombrées, l'enfrichement des bocages et pâturages est complet. La prise d'un cliché couleur après la sécheresse de la fin de l'été permet de mettre en évidence les contrastes d'exploitation actuels, que le N&B ou une photo en début d'été ne donnent pas à lire facilement.

Luzenac, vers 1885.

Coll. Ecole des Ponts et Chaussées. Vue prise depuis la route de Sourtadeil.

septembre 1984

septembre 1995

Le cliché est pris avant la construction de la voie ferrée et l'expansion des usines de talc. Il représente un zoom intéressant par rapport à la vue générale de la même époque. La croissance de Luzenac a été sensible au cours du siècle. L'unique point de vue, sur la route de Sourtadeil et déjà décalé, est en train de disparaître.

Luzenac, vers 1930.

CP Labouche, AD 31

octobre 1988

Unac, vue depuis la RN 20, vers 1900.

CP , coll. GEODE

juillet 1985

Le contraste des deux versants d'Unac est révélateur des différentes dynamiques paysagères : peu de changements visuels sur la soulane, malgré un abandon presque total des cultures ; enfrichement dense sur l'ombrée.

Unac, vue vers le Bac.

CP Labouche, vers 1910, Coll. GEODE

Unac, septembre 1988
août 1994

septembre 1995

Si l'on excepte les aléas du premier plan (coupe d'une plantation de peupliers, rétablissant la vue sur le village après une dizaine d'années d'obstruction), le phénomène paysager le plus caractéristique reste l'évolution du versant du Bac. L'ensemble des cultures en terrasses et prairies bocagères a complètement disparu sous les friches : landes à fougères, boisements de bouleaux et de frênes. L'évolution s'est accélérée à partir des années 1940, les photographies aériennes le prouvent, et il serait intéressant de disposer de clichés intermédiaires, dans les années 1930 et 1960. En dépit de la fermeture du milieu, l'évolution n'est pas achevée aujourd'hui.

Verdun, les engravements laissés par la crue d'octobre 1897 au niveau de l'église, à l'emplacement du cimetière.

Cl. D'Ussel, 1899, coll. RTM.

octobre 1984

Périmètre RTM de Verdun : le Rec de Gascou en octobre 1912.

Cl. De Rochebrune, coll. RTM

octobre 1984

Verdun est un des grands sites "catastrophiques" de l'Ariège, caractéristique des dynamiques des grands cônes de déjection stabilisés, mais historiquement acifs. Le village fut touché par deux crues graves du torrent des Moulines, en 1875 (80 morts) et 1897, qui dévastèrent le hameau du Barry d'en Haut. L'église romane a résisté à chaque fois. Une digue fut contruite par la suite et un périmètre de restauration établi dans le bassin torrentiel. Une grande partie du matériel des laves torrentielles provenait de l'érosion de la terrasse fluvio-glaciaire située à 900 m d'altitude et entaillée par le torrent . C'est un paysage classique de la "catastrophe" en montagne et dans les Pyrénées en particulier.

Le village de Lordat vers 1900.

Coll. Soc. de Géog. de Toulouse.

5 mars 1996

L'évolution paysagère la plus notable correspond à la quasi-disparition des toits de lauzes, remplacés par de la tuile mécanique.

Caychax, vers 1910

CP Labouche, AD 31

octobre 1984

septembre 1995

Peu de changement sur la soulane enfrichée, dont les landes sont périodiquement brûlées. Par contre, le village connaît une évolution architecturale après une période de dépopulation et de ruines, de nouvelles constructions de résidents secondaires apparaissent. Le remplacement des lauzes par de la tuile ou de la tôle se poursuit actuellement.

Appy, depuis le sarrat de la Pijole d'axiat, 1938.

Cl. Schlidowsky, coll. GEODE

juillet 1986

panorama vers Axiat depuis le sarrat de la Pijole, 1938.

Cl. Schlidowsky, coll. GEODE

juillet 1986

La plupart des vues sur la soulane de la corniche du Tabe montrent un enfrichement rapide des terrasses de cultures et des bocages, consécutif à un exode rural massif. Il ne reste en général pas plus de un ou deux agriculteurs par village.

Axiat, vu de Lordat, vers 1900.
octobre 1987

panorama d'Axiat, depuis la route de Trimouns. novembre 1965.

Cl. Taillefer

mars 1991

(prise de vue faite avant la découverte du cliché 312, sur un point très voisin) Le panorama d'Axiat depuis Lordat, qu'il s'agisse du point de vue du château ou de celui, plus accessible, de la croix du Pech, est une vue d'un grand intérêt paysager. Le site représente une synthèse des évolutions de la montagne agro-pastorale ariégeoise, avec tous les éléments dynamiques dans un étagement classique : enfrichement des terrasses de culture et des bocages, ainsi que des pâturages de bas de versant ; revégétalisation des traces d'érosion dans les ravins (la photo ancienne montre l'aspect engravé du torrent de Payfoch, peu d'années après les crues de 1897). La photo de 1965 montre que l'enfrichement était déjà largement accompli cette époque ; il avait commencé dès les années 1920-30 par les terrasses les plus élevées, mais les photographies aériennes datent le véritable début de la déprise dans les années 1940-50, comme partout en Ariège. Le site est d'autant plus intéressant que la "corniche du Tabe" a fait l'objet d'une labellisation du paysage, et que des actions de maintien des paysages sont en cours (contrats de gestion de l'espace, mesures agri-environnementales). La facilité d'accés du point de vue de Lordat permet un suivi saisonnier des variations paysagères. C'est une démarche indispensable, que ce soit pour mieux analyser et décrire les dynamiques paysagères, ou pour en exprimer la réalité sensible. La vision phénologique du paysage permet en particulier de mettre en valeur les variations et les cycles liés au mode d'exploitation du versant (feu notamment), et de relativiser certaines dynamiques qui, pour être visuellement fortes, restent fugaces.

octobre 1983
octobre 1987
octobre 1988

janvier 1989

Quelques jours après un écobuage sur la soulane.

mars 1991

décembre 1993

Deux événements se marquent dans le paysage les traces plus claires, sur la partie gauche de la soulane, d'un écobuage survenu en janvier 1991 ; et surtout, dans le ruisseau de Payfoch, la création d'une plage de dépôt par le service RTM.

décembre 1994

septembre 1995

Un brûlage a eu lieu sur la soulane en mars 1995, et chauffé les lisières des hêtraies, qui ont encore une teinte grisâtre.

Lordat, granges d'Esplas, 1952.

Cl. Chabrol, coll. RTM

décembre 1987

Lordat, au-dessus d'Esplas, 1952.

Cl. Chabrol, coll. RTM

 

décembre 1987

Lordat, jasse de Galan, 1952.

Cl. Chabrol, coll. RTM

décembre 1987

L'excursion, menée en 1952 par un ingénieur forestier sur la soulane de Lordat, pour reconnaître le site d'une future plantation permet de mettre en évidence le changement dû au reboisement (une nouvelle série de clichés 10 ans après serait intéressante) et la stabilité de la soulane, même là où elle est laissée en sous-pâturage (jasse de Galan).

Caussou, vers 1900.

CP Labouche, coll. GEODE

septembre 1995

novembre 1965.

Cl. Taillefer

septembre 1995

La soulane de Caussou montre une stabilité tout à fait étonnante. La disparition des cultures en terrasse est le seul événement, qui a dû se produire dès les années 1930-40 ; le terroir s'est alors concentré sur le Bac, où des pratiques d'assolement réglé ont duré jusque dans les années 1950. Pour le reste, la sécheresse du versant, la persistance d'un pâturage ovin et les feux ont figé la végétation. On note un accroissement de la lande à genêt sur la partie supérieure (masse verte), mais il s'agit d'un évolution très fragile, à la merci d'un feu. Par contre, l'accroissement des bois sur les sommets est plus significatif.