VICDESSOS

Miglos, vue du hameau de Arquizat, vers 1910.

CP Labouche, coll. GEODE

juillet 1990

Miglos, Arquizat, 1954.

Cl. Chabrol, coll. RTM

février 1996

Miglos, Arquizat, 1954.

Cl. Chabrol, coll. RTM

février 1996

Les terroirs des hameaux situés sur la soulane calcaire du bassin de Miglos connaissent une dynamique tout à fait différente de celles des versants de la soulane des Trois Seigneurs, sur sols acides. Le substrat calcaire et la sécheresse édaphique limitent la vitesse des évolutions, qui sont très peu spectaculaires. On peut noter l'abandon et l'enfrichement des anciennes terrasses de culture, mais la différence est modeste : on passe en général de labours à des pelouses sèches plus ou moins embroussaillés. La stabilité des zones pastorales rocailleuses est parfois étonnante, et similaire à celle rencontrée à Caussou . Sur les parties d'ombrée (hameau de Norgeat), la dynamique d'enfrichement retrouve une vitesse rapide.

Lapège, granges de Pladétis, 1953.

Cl. Chabrol, coll. RTM

1993

Le cliché couleur met en valeur l'enfrichement des anciennes prairies de fauche la lande à fougère, de couleur rousse, a colonisé l'ensemble du terroir des granges où n'apparaît plus la trace verte de prairies entretenues.

vue vers Lapège, depuis le château de Miglos.

CP CIM, vers 1950.

juillet 1985

L'évolution des anciens terroirs bocagers et des terrasses de cultures de Lapège est très lisible depuis le versant de Miglos, qui lui fait face. Un cliché automnal, quand la lande à fougère est rousse serait complémentaire. Le château de Miglos, site facile d'accès et fréquenté représente un point d'observation intéressant sur la basse vallée du Vicdessos.

Capoulet, vue vers le château de Miglos.

CP Dauphin, vers 1910, coll. GEODE

avril 1996

Lercoul, torrent de la Pourrenque, 1891.

Coll. RTM

juillet 1985

Siguer, hameau de Canarilles, engravements provenant du torrent de Sabanech après les crues de 1885 et 1887. 1888,

coll. RTM

octobre 1983

La vallée de Siguer connut à la fin du XIX° siècle et en 1937 plusieurs crues catastrophiques, provenant du bassin du Sabanech, en rive droite du Siguer. Les événements les plus graves furent les crues du 29 juillet 1885 et du 2 août 1887, dont les conséquences sont visibles sur les clichés. Des travaux de restauration furent entrepris, mais de nouvelles crues le 2 octobre 1897 détruisirent les aménagements réalisés dans le torrent. L'opposition de la commune empêcha l'implantation d'un périmète RTM, et le reboisement visible sur les clichés correspond à une dynamique spontanée d'enfrichement et à des plantations dans la forêt domaniale.

Capoulet et Junac, vers 1900.

CP Dauphin, AD 09

avril 1996

Vicdessos, avenue d'Auzat et pont sur le ruisseau de Suc, vers 1900.

CP Labouche, AD 09.

avril 1996

Vicdessos, vue générale depuis la Moulette, vers 1920.

CP, coll. GEODE

juillet 1985

Auzat, vue générale depuis la route de Saleix.

CP Labouche, 1907, AD 09

avril 1996

Auzat, vers 1950.

CP Cély, coll. GEODE

juillet 1985

L'évolution paysagère du bassin d'Auzat a été essentiellement conditionnée au XX° siècle par le développement de l'usine d'aluminium. Construite en 1907-08 , pour profiter de la ressource hydro-électrique, elle fut pendant longtemps la seule de la chaîne, rachetée dès 1914 par Péchiney. Le bassin d'Auzat a donc connu une urbanisation industrielle, avec des extensions successives de l'usine et la construction de nombreux logements pour les ouvriers et ingénieurs.

Auzat, vue vers Olbier et la Vexane depuis la route de Saleix.

CP Cély, vers 1950. Coll. GEODE

avril 1996

Auzat, vue vers Olbier, vers 1910.

CP Labouche, coll. GEODE

janvier 1989 (cliché décalé légèrement sur la gauche, car le point de vue initial est aujourd'hui derrière un maison)

Le quartier de la Vexane est devenu à partir des années 1950 un nouveau faubourg d'habitation d'Auzat, avec cité ouvière et logement d'ingénieurs. A l'arrière plan, les pentes en contrebas d'Olbier ont presque disparu sous les friches de frênes et bouleaux.

Suc et Sentenac, vers 1910.

CP Labouche, coll. GEODE

juillet 1989

(point de vue décalé à cause d'arbres)

Suc ,vu d'Engral. 21 avril 1954,

cl. Chabrol, coll. RTM

9 avril 1996

La soulane de terrasses de cultures de Suc a elle aussi disparu sous les friches, dans les années 1950-60. Le cliché de 1954 montre la persistance des terroirs jusqu'à cette date. On peut voir un autre phénomène, inverse : la disparition de la forêt de Bège, sur l'ombrée. Cet événement n'a été que le dernier en date des vicissitudes qu'a connu cette forêt. Plantée dans les années 1860 (pin noirs, laricios, épicéas), elle a subi de nombreuses dégradations de la part d'une population hostile aux reboisement. Puis, dans les années 1950-60, les émanations de l'usine d'Auzat entraînèrent le dépérissement de nombreux arbres. Finalement, la forêt a brûlé presque entièrement en juillet 1984, puis été abattue pour être replantée.

Vallée de Saleix, orris du Carol près du col.

Cl Blanchard, 1911, coll. Inst. Géog. Paris.

juillet 1985 (N&B)
juillet 1985

haute vallée de Saleix, vue prise depuis le col.

CP Labouche, vers 1900. Coll. GEODE

haute vallée de Saleix, vue prise depuis le col.

Cl. Gallois, 1911, coll. Inst. Géog. Paris

juillet 1985.

Les pâturages du Vicdessos étaient souvent surpâturés à la fin du XIX° siècle : il y a eu jusqu'à 40 000 brebis dans la vallée dans les années 1880. La croissance démographique s'est conjuguée à la ruine de la métallurgie, mettant au chômage de nombreux ouvirers et mineurs, pour provoquer une expansion de l'élevage. L'aspect rocailleux, pelé, des pâturages est significatif de la pression considérable qu'ils ont eu à subir. Aujourd'hui, les pelouses désormais sous-pâturées sont reconquises par des landes à bruyères et rhododendron. Le phénomène est beaucoup plus clair sur le cliché en couleurs, qui permet de différencier aisément les types de formations pastorales en fonction de leurs teints : landes, pelouses sèches, pelouses de reposoir, etc. La demi-douzane d'orris existant en 1911 est tombée en ruine et il ne reste plus qu'une cabane pastorale. La revégétalisation des éboulis et la stabilisation des couloirs d'érosion est également bien visible.

Grand étang de Bassiès, vers 1910.

CP Labouche, coll. GEODE

juillet 1985

Deux phénomènes sont visibles : remontée légère du lac à la suite de la construction d'un barrage, et modeste recolonisation en cours par le pin à crochets, plus claire à l'arrière plan. On est ici dans le paysage des pâturages granitiques, qui furent toujours composés de landes à bruyère, myrtille et rhododendron, et qui évoluent peu en l'absence de véritable recolonisation forestière. Il est vraisemblable cependant que l'on se trouve à la veille d'un seuil évolutif qui conduira à une reforestation par le pin, préparant le retour d'une forêt dense tout à fait logique à l'altitude de Bassiès (autour de 1700m).

Sem, vers 1910.

CP Labouche, coll. GEODE

juillet 1990

Sem, mars 1955,

cl. Taillefer

24 février 1996

9 avril 1996

Le site du village de Sem, vu depuis le bélvédère du "dolmen", est extrêmement demonstratif du paysage de l'enfrichement, et de l'intérêt du suivi phénologique. Sem était jusque dans les années 1930 un village de mineurs, très peuplé ; la mine du Rancié, située dans la montagne derrière le village étaient la plus riche d'Ariège et a alimenté toutes les forges de la vallée et du Couserans depuis le Moyen Age. Les parties rocheuses visibles dans la forêt sont des effondrements provoqués par les excavations. La diminution de l'activité et de la population au XX° siècle a entraîné un enfrichement spectaculaire, dont on peut suivre les étapes grâce au cliché de 1955. Cependant, la vision hivernale corrige l'impression de disparition totale des terroirs donnée par l'image d'été, avec un feuillage omniprésent. On se rend compte alors que les parcelles ne sont pas réellement disparues et que l'écran visuel du bocage exagère l'impression de reboisement. Le "paysage au sol" réapparaît, bien différent de celui offert par la vision panoramique : un exemple de la méfiance que l'on doit accorder à la seule interprétation à partir d'un point de vue, à une seule saison Le point du vue du "dolmen" est par ailleurs un site panoramique remarquable sur toute la vallée du Vicdessos, pouvant ancrer un point d'observation.

Goulier, vue générale, vers la soulane.

CP APA, vers 1950, coll. GEODE

novembre 1989

Goulier, vue générale, vers la soulane, CP CIM, vers 1950.

coll. GEODE

novembre 1989.

Goulier, vue générale depuis la Bède.

CP CIM, vers 1930.

novembre 1989.

Non loin de Sem, Goulier est dans une situation similaire : une vallée perchée au-dessus de la vallée du Vicdessos, avec un village posé sur une terrasse fluvio-glaciaire à 1100 m d'altitude ; c'était également un village de mineurs surpeuplé (1 300 hts dans les années 1860), qui ne possède plus aujourd'hui qu'une soixantaine d'habitants et deux éleveurs. L'enfrichement de la soulane de cultures a été très rapide au cours des dernières décennies, mais le site présente l'intérêt d'être l'objet d'une opération de réouverture et d'entretien des pâturages. Une association foncière pastorale a été créée, et la soulane fut choisie en 1991 comme site expériemental pour un brûlage dirigé au moment de la création de la "commission départementale d'écobuage". Le site est donc intéressant pour un suivi des dynamiques paysagères.

Soulane de Goulier en novembre 1989
la soulane après la mise à feu du 12 avril 1991

Soulane de Goulier, "la Calbère" en juillet 1990

cl. J. Faerber

la Calbère en novembre 1990

cl. J. Faerber

mise à feu du 12 avril 1991

la Calbère le 16 août 1994

La Calbère, le versant de soulane, était totalement enfriché par une lande dense à fougère et genêt dans la partie haute, la partie basse étant colonisé par les noisetiers et les frênes. Aucun feu n'avait été réalisé auparavant en raison de la présence des plantations de résineux RTM à proximité. Un brûlage dirigé eut lieu le 12 avril 1991, suivi par la pose de clôtures et l'introduction d'un troupeau de bovins, ce qui a permis la reconstitution d'un paysage pastoral ouvert.

Auzat, pont de Massada et vue vers Bassiès.

CP Labouche, vers 1905, coll. GEODE

9 avril 1996
le site en novembre (1993)

Auzat, vue prise de Laujou vers le ravin d'Argansou.

CP Labouche, vers 1905, coll. GEODE

février 1990 (N&B)
février 1990

9 avril 1996

La haute vallée du Vicdessos a été presque totalement déboisée par le charbonnage et le pastoralisme. Les versants rocailleux visibles sur les clichés du début du siècle ont été en partie reboisés en résineux dans les périmètres RTM (les plantations sont visibles sur les clichés , mais ont été aussi spontanément recolonisés par le bouleau et le chêne, ce qui apparaît dans la zone basse des clichés . Le Vicdessos a repris un aspect forestier au XX° siècle et, à l'automne, les chênaies et les boulaies nappent toute la haute vallée de couleurs dorées .

Auzat, vallée de l'Artigue : périmètre RTM de la Fage et hameau du Moulinas vus de Fontanal.

Cl. De Rochebrune, 1912, coll. RTM

novembre 1987 (N&B)
novembre 1983

Auzat, vallée de l'Artigue, ravin du Gravel vu de Fontanal, 1899.

Coll. RTM

Auzat, vallée de l'Artigue, ravin du Moulinas vu de Fontanal, 1899.

Coll. RTM

novembre 1983

novembre 1983

Le site de l'Artigue fut un des premiers et principaux périmètres RTM du Vicdessos .

Les ravins du Moulinas et du Gravet prirent naissance, semble-t-il, au cours des grands épisodes torrentiels de juin 1875. Les travaux de reboisement et de correction commencèrent en 1887, et les clichés montrent les premières étapes du travail. En 1912 , mais aussi dès 1899 les plantations ont déja commencé à pousser et sont bien visibles. Aujourd'hui, les clichés pris l'automne mettent en évidence les différentes essence utilisées pour le reboisement (épicéa, mélèze) et l'extension de l'enfrichement sur les anciennes cultures (landes à fougère, genêts et bouleaux).