ALBUM DE L’EXPOSITION MUNICIPALE DE BARCELONE PORTANT SUR LES TRAVAUX DE LA COLLINE DE MONTJUICH

AFIN D’ORGANISER LA FUTURE EXPOSITION INTERNATIONALE DE 1929.
(Ici état d’avancement des travaux jusqu’en 1919, décembre)

Par Patrice BALLESTER - GEODE / UMR 5602 CNRS


A la conquête de Montjuich
(On aperçoit au premier et dernier plan la construction des rambardes et escaliers du flanc oriental et surtout au deuxième plan la volonté des paysagistes de l’époque de réaliser des jardins méditerranéens incorporant une partie de la végétation existante à Montjuich, d’où les deux sauvegardes par monticules montants pour les deux arbustes.) Ouvrage de l’allée Santa Madrona, cliché 36. 1917

 

Accès direct à la collection

Entre 1914 et 1929, la mairie de Barcelone a entrepris une véritable aventure photographique certainement unique dans le monde urbaine pour cette époque : elle décida de réaliser des travaux photographiques sur l’urbanisation et construction de grands parcs et jardins d’une partie de son territoire, la colline de Montjuich.


C’est la commission exécutive pour la réalisation des travaux de l’Exposition internationale de 1929 qui gère les photographes de renom : plus de 7000 photographies et plaques de verres. En l’été 2008, la mairie de Barcelone et les archives de quartier de Montjuich décidèrent de présenter une exposition sur les deux grandes collections d’album photographique, première période 1915/1919 (1923), deuxième période 1919/1929. Nous disposons ici de la reproduction numérique photographique d’une partie des 3000 clichés de la première période parue dans un catalogue de la mairie en 1919 (120 clichés).


C’est un formidable témoignage des travaux urbanistiques pour la reconquête de cette colline ou butte maritime à partir des plans des urbanistes, ingénieurs, techniciens et architectes de l’époque. On parle et trouve dans les textes de l’époque du terme «d’enjardinement», en catalan ou francisation, ceci, de la colline, un beau terme montrant aussi l’importance du traitement paysager de la colline. Une iconographie exceptionnelle de ces travaux d’Hercule permettant de réduire considérablement le chômage dans la région suite à la crise économique de l’après première Guerre Mondiale.
Durant ces quinze ans, se sont succédés les photographes : Merletti, Roisin, Sagona, Brangulé, Godes, Pérez de Rozas ainsi que des clichés provenant d’anonymes.
On y observe la construction et aménagement du passage central du parc de l’exposition, l’électrification et l’arrivée de l’eau par la construction des canalisations imposantes et des pompes intermédiaires pour permettre la pression minimum. La volonté est  de construire des place, des parcs des pergolas (clichés uniques des premiers jours des pergolas provenant des recherches et idées novatrices de JCN Forestier et MR Rubió y Tudurí) ; de grands murs de soutènement et le début de l’incorporation de mobiliers urbains, le début de la construction du parc de la Laribal, et Torra de la Colla de l’Arros (deux maisons au départ). Les débuts de la construction de la Pace d’Espagne et des escaliers monumentaux menant vers le palais national. Une exposition internationale monumentale par les travaux entrepris mais aussi par les perspectives et panoramas produits. Le but était aussi de réconcilier la montagne et les hommes et de créer des parcours entre les futurs pavillons de l’exposition éphémère et durable pour certains. A cet fin, le Passage de Santa Madrona, les assèchements des carrières et redistribution des sources d’eau de la colline de Montjuich sont mis en avant et représente un formidable témoignage des travaux engagés pour l’époque : «La photographie représentent un travail irremplaçable pour fixer l’histoire du parc de Montjuich et les travaux préparatoire de l’Exposition de Barcelone ». Décembre 1919.
Source : Archives historiques de la ville Barcelone (Archives photographiques de la ville de Barcelone, fond 1929, partie genèse.)
2 grands catalogues :

  1. Pruebas fotográficas.
  2. Exposición Barcelona Internacional de Industrias Electricas y General Española.

UN EXEMPLE

Les quatre colonnes de Barcelone/Montjuich, les intermittences de la mémoire urbaine, espace public, patrimoine et identité régionale.
Pour Barcelone, les espaces publics et lieux de mémoires tiennent une importance majeure dans la structuration des discours et pratiques des mouvements autonomistes catalans. Cet exemple est une illustration de la volonté de reproduire les 4 colonnes de J.P. Y Cadafach, architecte et homme politique catalan ayant eu en charge la construction du parc de l’exposition et des quatre colonnes faisant face au palais national. Or en 1928, sur ordre de Primo de Rivera, la destruction des colonnes symbolisant les revendications catalanes fut entreprise en un jour. L’historien et architecte Sola de Morales rappelle bien dans son ouvrage (Foire de Barcelone, 1992), l’importance du choc, les maintes photographies prises et la valeur du symbole. Pourtant depuis cette destruction et à intervalle régulier depuis les années 80 (Et parfois sous la dictature et normalisation), on pense reconstruire ces quatre colonnes. En 2005, proposition de loi par la Généralité et vote par le parlement, 2006, décision de la mairie de Barcelone, 2010 présentations du projet et pour la fête de la Mercé en l’automne 2010, inauguration des nouvelles colonnes.
Ces colonnes de 20 mètres de haut, « quatre Barres » doivent normalement se situer au dessus de la fontaine magique, à l’emplacement initial, mais certaines polémiques sont nées du fait des perspectives coupées et autres péripéties de soutènement et fonctionnement de la fontaine magique.


Documentation, bibliographie, orientation sur demande. Tout droit Laboratoire Geode UMR 5602 Patrice Ballester


28/02/1919 Cliché rare montrant le début de construction des quatre colonnes.

07/09/1919 Construction des quatre colonnes deuxième étape.

02/11/1919 construction des quatre colonnes pour les essais de matériaux,  vue depuis le flanc Nord.

1927, une des rares vues des quatre colonnes face au palais national.

1928 destruction de la dernière colonne par les ordres de Primo de Rivera.

2010 Image de synthèse de la MB, vue des quatre colonnes reconstruites. Automne 2010.

 

 

 

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