GUANGXI

(Région autonome zhuang du Guangxi)

1.Guilin - Nanning
Soirée et nouvelle nuit dans le train. Vers deux heures du matin, nous passons à Guilin, site géographique extraordinaire de ville dans un karst tropical. Nous avons beaucoup insisté pour y passer de jour, mais ça n'a pas été possible. Tous les géographes essaient de voir quelque chose... Dès que le soleil se lève, au sud de Guilin, nous voyons des formes de karst tropical. Mais pour la ville, il faudra se contenter du plan de Travel guide.
Arrivée dans la matinée à Nanning. Installation à l'hôtel. (Voir le plan de la ville dans le dépliant.) Discussion avec les guides locaux pour la programmation du séjour. Promenade au Lac du Sud (Nanhu) :
Petit tour en ville, vers le pont sur la Yungjiang. Forte averse tropicale. Les parapluies huilés sont prévus dans le car. Au lieu d'une promenade à pied, nous entrons dans un magasin populaire et effectuons divers achats.

2. L'Institut des minorités nationales
Situé très loin du centre, vers le nord-ouest.
Dès l'entrée nous voyons une séance de préparation militaire et nous nous précipitons pour la photographier

1) Présentation (par les responsables)
L'Institut des minorités nationales du Guangxi a été fondé en 1952. Il compte plus de 1500 élèves en 7 départements : Science politique, Littérature chinoise, Langues étrangères (Anglais, Français, Japonais, etc.), Mathématiques, Physique, Chimie, Formation des cadres de base.
Avant la libération, les minorités nationales subissaient l'oppression du féodalisme et de l'impérialisme. Elles étaient très arriérées dans tous les domaines, connaissaient la misère. Après, la politique du parti les a mises à égalité en droit avec les han. Un nouveau rapport entre nationalités s'est établi. Notre Institut y contribue.
Il a formé plus de 13 000 étudiants de 12 nationalités : zhuang, yao, miao, yi, etc. Des han aussi. Les cadres venus des unités de base continuent à toucher leur salaire et les études sont gratuites. Les coutumes et usages des minorités sont respectés. Les élèves peuvent parler leur propre langue, porter leur propre type de vêtement. Certains ne mangent pas de porc : ils ont une cantine spéciale.

2) La proportion des nationalités dans le Guangxi
Les han constituent les 2/3 de la population
Les zhuang       sont      11 millions
Les yao                                    700 000
Les miao                      260 000
Les tong                       200 000
Les kulao                     65 000
Les maonan                  30 000
Les hui                         12 000
Les yi                           5 000
Les tchin                      5 000
Les sui                         3 000
Les kelao                     700

3) L'autonomie
Chaque nationalité élit ses députés à chaque échelon jusqu'au gouvernement central. Des régions autonomes ont été créées : la R.A. zhuang en 1958. Ailleurs existent des districts autonomes zhuangs. Un vice-président du comité permanent de l'A.P.N. est zhuang.
Chaque nationalité développe son économie. Le plan de la région fait partie du plan global.
Il n'y a pas de difficulté jusqu'à présent. La Chine est un Etat multinational. Toutes les nationalités se sont libérées, sont devenues maîtresses du pays et travaillent de concert.

4) La langue
Tous les zhuang parlent zhuang. Certains hans connaissent le zhuang. La langue han est parlée et écrite ; le zhuang et la langue des dix autres nationalités sont seulement parlées.
On a essayé en 1955 de créer une langue écrite zhuang avec des caractères latins, mais ça n'a pas marché parce qu'il y a des dialectes différents au nord et au sud. En classe on parle han ; après, chacun parle sa langue.

5) Mariages. Planning familial
Autrefois il n'y avait de mariages qu'entre han et zhuang. Maintenant les cas de mariages entre toutes les nationalités se multiplient.
La propagande du planning familial dépend de la situation concrète. Dans les régions très peuplées, le planning est encouragé ; dans les régions peu peuplées, non. Sur 80 districts, le planning est encouragé dans 12.

6) Différence entre l'Institut et l'Université
A l'Université, les minorités ne constituent que le tiers de l'effectif. A l'Institut, plus de 90%, et on forme des cadres qui iront travailler dans les communes populaires des minorités.

7) Visite de la section de français
Où nous pouvons discuter à bâtons rompus, en français, avec de petits groupes d'étudiants. Par exemple je discute avec trois étudiants de 3e année, un zhuang, un miao, un han. Au fond de la salle, une carte de France avec les noms en chinois : * Diapo n°11. Dans le sud, ne figurent ni Castres, ni Albi, ni Carcassonne, ni Béziers, mais Mazamet. J’avais bien repéré la position. Je demande à un des étudiants de français de lire le nom de la ville : Mazamet.

3. Soirée d'opéra
Dans le grand théâtre neuf, de l'autre côté de la rivière. Le titre : "La lanterne magique". Sujet, personnages, costumes, décors, gestes, musique traditionnels. Une fée s'est éprise d'un jeune médecin. Un enfant est né. Mais la famille divine de la fée, pour la punir, l'enferme sous une montagne. Le médecin se lamente. Son fils grandit et part délivrer sa mère. Terrible combat contre les forces surnaturelles (le frère de la fée : un grand et fort guerrier ; et ses nombreux gardes). Le jeune homme triomphe. La fée est libérée et bien heureuse de se retrouver sur la Terre, parmi les simples mortels.

4. La commune populaire "Double Pont"

1) District de Wuming, au nord de Nanning.
En chemin, nous faisons un arrêt pour photographier le paysage de karst tropical :

2) Présentation de la commune "Double Pont"
(dans la région de population zhuang, district de Wuming)
- 21 brigades - 267 équipes - 10 800 foyers - 59 000 personnes
- superficie totale 270 km²
champs            96 000 mous
dont rizières      68 000 mous
culture sèche    28 000 mous (maïs, manioc, cacahuète, tabac, canne à sucre)
- équipement : plus de 200 km de canaux d'irrigation et de drainage, 176 réservoirs, 44 millions de m3 d'eau en réserve, ce qui fait que sur la presque totalité de la superficie on peut obtenir de hauts rendements sans craindre la sécheresse ou l'inondation
- mécanisation : 308 tracteurs, 48 repiqueuses à moteur, 1500 repiqueuses à main, 15 camions, 10 moissonneuses-batteuses, etc.
- engrais : 60% sont naturels (d'origine végétale, animale, humaine)
- production et rendements ont connu un net accroissement ; la production est 10 fois celle de 1949. La culture principale est le riz, dont on fait deux récoltes par an, plus une de blé sur la même terre :

  • mars : repiquage du riz précoce
  • juillet : repiquage du riz tardif
  • décembre : semailles du blé d'hiver

- ateliers : réparation des machines agricoles, fabrication de pièces
Les grandes machines sont achetées ailleurs : il y a une usine de tracteurs dans la région.
- le niveau de vie augmente :
par an en moyenne : 80 yuans par personne (et non par travailleur), 600 livres de riz par personne
- enseignement : avant 1949 il n'y avait pas d'école secondaire et peu d'écoles primaires. Y allaient les enfants de propriétaires fonciers, qui avaient de l'argent. La majorité était analphabète. Actuellement : 2 écoles secondaires du 2e cycle dans la commune, 86 professeurs ; chaque brigade a son école secondaire du 1er cycle ; chaque village a son école primaire
- chaque brigade a une équipe de projection de films
- santé :

  • un hôpital dans la commune
  • une station médicale dans chaque brigade
  • une sage-femme dans chaque équipe

En tout 33 travailleurs médicaux à l'hôpital et 96 médecins aux pieds nus
- le planning familial : on en parle, mais sans insister
- le taux de croissance annuel de la population est de l6,3 pour mille

3) Visite à une famille


Famille zhuang de cinq personnes dont trois enfants. C'est la mère de famille qui nous reçoit. Elle parle zhuang et il faut une double traduction.
La maison est propriété de la famille. Dans la maison : vélo, machine à coudre, radio. Au mur, des photos familiales et les six grands personnages : Marx, Engels, Lénine, Staline, Mao, Hua. La blouse traditionnelle, elle ne l'a pas achetée, elle l'a faite elle-même (ça la fait rire qu'on s'intéresse à ces choses-là).
Le père travaille à l'usine de bois de la commune. La mère travaille aux champs. Le fils aîné à l'usine de bois de Nanning. Les deux plus jeunes vont à l'école secondaire.
Le niveau de vie s'améliore. Chaque année la famille reçoit 3400 livres de céréales et plus de 300 yuans en argent. Elle dispose d'une parcelle de 0,35 mou où elle cultive des légumes pour la famille, les cochons et la volaille. Elle élève deux cochons : un pour la famille, un vendu à l'Etat.
Photos prises du toit en terrasse et des abords de la maison

4) Arrêt auprès d'un groupe au travail dans la rizière
Les femmes sont en train de niveler le sol et d'écraser les petites mauvaises herbes. Les plus grandes sont arrachées. Sur les photos : rizières inondées, étagées, diguettes, petits canaux d'irrigation, paniers, chapeaux.

 

5) Présentation du district de Wuming
(Au siège du Comité révolutionnaire du district dans une bourgade plus importante ; c'est le chef adjoint du C.R. qui parle ; confort : à notre disposition thé, cigarettes, bananes de production locale)
Le district compte 506 000 habitants, à 80% zhuang, 13 communes populaires et 2 fermes d'Etat, 199 brigades, 2519 équipes.
Surface totale 3470 km² dont 790 000 mous cultivés.
Culture n°1 : le riz. Et maïs, tabac, canne à sucre, cacahuète, etc.
Avant la Libération, industrie et agriculture étaient arriérées. Le district ne comptait aucune usine. Aujourd'hui, il y a 29 entreprises : usine de caoutchouc naturel, mines de charbon, de cuivre, usines chimiques, etc.
Les travaux hydrauliques : 1480 réservoirs peuvent retenir 370 millions de m3 d'eau. 480 000 mous de rizières peuvent donner une bonne récolte quel que soit le temps (sécheresse ou inondation). La production agricole est plus de 4 fois supérieure à celle de 1948.
Mécanisation :

  • 2900 tracteurs et motoculteurs
  • 51 moissonneuses
  • 8400 moteurs électriques
  • 1600 repiqueuses à moteur
  • 13800 repiqueuses à main

La mécanisation n'est pas assez rapide : il faut travailler dur pour réaliser les 4 modernisations.

Excellent repas. Retour dans la salle de repos : ananas, bananes ...

5. La grotte de Yi Ling

1) Quelques arrêts pour photographier, la plupart des scènes sur fond de karst :

2) Le polje, vu de la terrasse de la grotte

3) Visite de la grotte, découverte en 1975. Eclairages choisis pour faire apparaître "le magasin de l'équipe de production regorge de légumes", "le médecin aux pieds nus part cueillir des plantes médicinales", "la paysanne penchée sur la rizière", "une scène de l'Opéra de Pékin", "l'Armée rouge traverse les montagnes enneigées", etc. Le tout présenté par notre guide de façon humoristique.

4) Retour vers Nanning

6. Promenade nocturne

En ville. De l'hôtel au pont. Parkings pleins de vélos. Place herbeuse. Magasins. La rivière. Le pont. Au pied du pont, de jeunes chinois se baignent à l'endroit où Mao a traversé la rivière à la nage le 7 janvier 1958.

7. La filature de soie  (7 septembre)

1) Le responsable et une technicienne nous souhaitent la bienvenue et nous présentent l'usine. (Traduction hésitante et peu sûre, en particulier pour les chiffres.) Avant la Libération, Nanning ne comptait que quelques petites usines et 100 000 habitants. Aujourd'hui il y a plus de 800 usines et plus de 500 000 habitants.
Notre usine était un petit atelier en ville, et ici, c'était une colline recouverte d'arbres et d'herbe. On a construit l'usine entre janvier 1965 et mai 1966, en 15 mois. On manquait de camions pour transporter ici les métiers. Pour aller plus vite, les ouvriers l'ont fait à la main. Nous avons tout conçu nous-mêmes. Aujourd'hui notre usine couvre 38 000 m² dont 29 000 bâtis. Elle a 320 métiers à tisser. 2370 ouvriers dont 70% de femmes. La plupart des ouvriers sont jeunes.

2) Notre fabrication est complète, de la matière première aux produits finis. L'usine compte six ateliers, d'amont en aval :

  • raffinage, décollage du "cocon de manioc" (explication embrouillée du traducteur : il semble que le ver à soie puisse être nourri de manioc, mais ce n'est pas sûr) ; il y a une autre matière première naturelle : la ramie ("nom vulgaire d'une urticacée textile que l'on cultive en Extrême-Orient", dit le Petit Larousse) et depuis 1972 on utilise des fibres synthétiques.
  • cardage
  • filature, bobinage
  • tissage
  • blanchiment, teinture, impression
  • vérification, emballage, mécanique, entretien des machines.

3) La production se développe :
- aujourd'hui nous produisons 180 variétés de tissu
- la production globale en mètres a augmenté de 13,7% par an
- en valeur, elle a augmenté de 22,3% par an en moyenne depuis 12 ans.
- les exportations :                    en 1976            200 000 mètres
en 1977            500 000
en 1978            700 000       (déjà en septembre)
L'Etat nous demande d'arriver à exporter 1 million de mètres. Nous faisons effort pour dépasser ce chiffre.
Vers quels pays ? Le Japon, l'Asie du Sud-Est.
- les profits apportés à l'Etat en 12 ans suffiraient à construire quatre usines comme celle-ci.
- la croissance est allée encore plus vite après l'écrasement de la bande des Quatre.
- de quelle façon a-t-on obtenu l'augmentation de la production ?
surtout par innovation technique
un peu par augmentation du nombre d'ouvriers.

4) Les problèmes :
dans le domaine de la gestion : manque d'expérience ; qualité ; mécanisation insuffisante
et le bruit dans l'atelier de tissage.

5) Les salaires   :
Le plus bas : 35 yuans
Le plus haut : 95
Moyenne : au-dessus de 50 yuans

6) Visite de l'usine

 

8.  Promenade en ville

En car jusqu’au pont sur la Yungjiang.
Départ de l'hôtel vers l'aéroport situé assez loin de la ville, vers le sud-ouest. C'est un aérodrome mixte, civil et militaire. Pendant que nous attendons, des avions militaires font des essais. Paysage karstique vu d'avion. Mais je ne suis pas bien placé.